Programme

Programme

 

Mardi 8 mars 2022

 

  • 10h-16h (Salle précisée ultérieurement aux étudiant·e·s inscrit·e·s) — Travail avec les masterant·es et doctorant·es de Nantes Université

  • 17h -19h (Amphi Pasteur, UFR Sciences et techniques)  —  Juliette Lancel (IHM-CHUV, Lausanne) & Isabelle Lémonon-Waxin (Cermes3)

    Ouverture du colloque public « Histoire des sciences et des savoirs, histoire des femmes et du genre : concevoir et animer un espace de co-construction des savoirs » (dans le cadre du séminaire de recherche du Centre François Viète et du séminaire Pratiques, discours et représentations de la norme : une Approche GenréE organisé par le Centre de Recherche sur les Identités, les Nations et l'Interculturalité)

 

Mercredi 9 mars 2022 (Amphi Pasteur, UFR Sciences et techniques)

 

  • 8h30-9h : Accueil

  • 9h-9h30 —  Présentation du Cluster Gender (Pascale Kuntz)

  • 9h30-9h45 —  Présentation du dossier des Cahiers François Viète (Juliette Lancel et Isabelle Lémonon-Waxin)

  • 9h45-10h30 — Juliette Lancel (IHM-CHUV, Lausanne) : « L’oniromancie, un savoir féminin ? »

    Le XVIIe et le XVIIIe siècle tendent à présenter les femmes comme cible privilégiée de la croyance aux songes. Mais en creusant un peu, rien n’est moins sûr. Quelle serait alors la raison de cette posture ? Le xviie siècle voit s’amorcer, particulièrement dans les années 1630-1660, une période de mutation de la croyance au songe. Il devient de moins en moins acceptable socialement de s’inquiéter publiquement de ses rêves. Bien sûr, cela ne signifie pas pour autant que personne n’y croit plus.  Les clés des songes - des traités d’interprétation des rêves, qui constituent un genre d’écrit à part entière depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours - sont justement représentatives de cette pluralité des régimes de croyances.

  • 10h30-10h45 — « Géniales » 1 (Marion Le Nevet, Compagnie Les majorettes d’Azay-Le-Rideau)

     

    10h45 – 11h Pause

     

  • 11h -11h45 —  Colette Le Lay (Centre François Viète, Nantes) : « Les carrières féminines à l’Observatoire de Paris (1908-1940) : de l’intégration au seuil infranchissable de la dernière marche »

    Au début du XXe siècle, plusieurs facteurs, tant extérieurs (mise en place de l’enseignement secondaire féminin) qu’internes à l’institution (encadrement des procédures de recrutement), conduisent à une entrée progressive des femmes dans le corps des astronomes de l’Observatoire de Paris. Et, tandis que dans les décennies précédentes, le personnel féminin y était essentiellement formé d’auxiliaires, des voies de titularisation s’ouvrent. La Grande Guerre accentue la tendance. Toutefois certaines frontières de genre perdurent et l’accès au dernier grade est refusé aux femmes, en dépit d’une forme de reconnaissance de leur apport à l’astronomie. Je proposerai un début d’analyse, tant quantitative que qualitative, du phénomène afin « d’établir un récit historique plus complet »[1] que celui de l’historiographie traditionnelle. L’exposé s’organisera autour des trois problématiques du volume : les modes de production et de circulation des savoirs, l’inscription spatiale des pratiques et la répartition genrée, le « faire ».

  • 11h45-12h30 —  Annette Lykknes (NTNU, Trondheim) : « From analytical chemistry to Big Science: Women and the Periodic System »

    L'un des objectifs de cette conférence est de revisiter les histoires de la connaissance et de la science et de les réinvestir dans une perspective de genre, afin d'apporter une nouvelle compréhension du rôle des femmes et du genre dans la production de la connaissance et dans les pratiques scientifiques. Le système périodique se prête bien à une telle étude, puisque les récits traditionnels présentent souvent son développement comme l'accomplissement d'un seul homme, Dmitri Mendeleïev, localisé à une époque et un lieu particuliers (Russie, 1869). Si les historiens ont remis en question ce récit de génie, on a accordé moins d'attention aux nombreuses strates de connaissances, découvertes au fil des siècles, qui ont été nécessaires pour parvenir au système périodique utilisé aujourd'hui par les chimistes, et auxquelles de nombreuses femmes ont contribué.

    En outre, la place unique qu'occupe le système périodique en chimie et dans l'enseignement de la chimie en fait une excellente lentille à travers laquelle on peut examiner les contributions des femmes en chimie en général, ainsi que la question de savoir comment et pourquoi les récits historiques n'ont pas mentionné les femmes. En effet, l'histoire du système périodique a commencé avec les différents concepts d'éléments ou de blocs de construction, bien avant le XIXe siècle, et s'est poursuivie bien au-delà des années 1860 avec la découverte continue de nouveaux éléments et de connaissances à leur sujet. Dans cet exposé, qui s'appuie sur l'ouvrage collectif Women in their Element : Selected Women's Contributions to the Periodic System, coédité avec Brigitte Van Tiggelen, je discuterai de la manière dont les femmes ont contribué au système des éléments, et comment ces histoires sont intégrées dans l'historiographie de la chimie et dans l'histoire des stratégies des femmes dans les sciences.

     

     

    12h30-14h Repas libre

     

  • 14h-14h45 —  Charles-François Mathis (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC) : « De la connaissance empirique au savoir scientifique : le charbon au prisme du genre »

    Le charbon est au croisement de deux champs de connaissance, le savoir domestique et l'étude scientifique, dont la distinction est en grande partie genrée. Cette contribution cherche à analyser les rencontres entre ces deux sphères de savoir. Il s'agira dans un premier temps d'étudier la façon dont le charbon est enseigné, notamment aux jeunes femmes, et donne lieu à des revendications de "science domestique". Puis cette contribution se penchera sur les empiètements réciproques, ceux des hommes dans le domaine domestique de la gestion du charbon, et ceux des femmes dans le domaine scientifique des connaissances sur ce combustible.

  • 14h45-15h — « Géniales » 2 (Marion Le Nevet, Compagnie Les majorettes d’Azay-Le-Rideau)

  • 15h-15h45 — Marie Mathieu(Cermes3, Cresppa-CSU, Villejuif-Paris) : « Formes, apports et limites de l’engagement dans la production de savoirs. Réflexions à partir d’une recherche sur les expériences d’avortements transfrontaliers »

    Partant d’une recherche empirique qui visait à renseigner les parcours des femmes quittant la France pour obtenir un avortement du fait du seuil légal inclus dans la loi en matière d’interruption volontaire de grossesse, cette communication éclaire certaines formes, apports et limites de l’engagement (militant et personnel) dans les différentes étapes de la production des savoirs en sciences sociales : de la recherche de financement à la restitution des résultats de l’analyse. Les avortements dits tardifs incarnant l’un des plus hauts degrés de déviance au sein du continuum des méthodes de régulation des naissances, leur sur-stigmatisation et leur construction sociale en tant qu’expériences privées et intimes, en font des réalités sociales difficilement accessibles pour les sociologues. Si ces caractéristiques, tout comme l’urgence à laquelle les femmes enquêtées sont confrontées, constituent des obstacles concrets dans la mise en place et la réalisation d’une enquête ethnographique, elles apparaissent comme particulièrement heuristiques pour penser la posture des chercheur/ses dans les différentes étapes de leur investigation dès lors qu’elles font l’objet d’un travail réflexif, puisqu’elles hypertrophient un ensemble de mécanismes à l’œuvre en amont de, sur et en aval de la plupart des terrains.

  • 15h45-16h30 — Julianne Nyhan (Institut für Geschichte, Technische Universität Darmstadt) : « Gender History and the History of the Digital Humanities: on the Index Thomisticus c.1954-67 »

Le père Roberto Busa SJ est souvent appelé le père fondateur des humanités numériques en raison de son travail sur le projet Index Thomisticus. Busa a généralement été dépeint comme un érudit solitaire ; pourtant, l'Index Thomisticus avait un personnel qui comptait, à son apogée, quelque 65 personnes, hommes et femmes, clercs et laïcs. Cet exposé se concentrera sur une partie de cette main-d'œuvre : les opératrices de clavier qui ont travaillé de 1954 à 1967, dans l'école de formation à la frappe que Busa a créée à Gallarate, en Italie. Leur travail était exigeant et peu glorieux, mais sans lui, l'Index Thomisticus n'aurait pas pu exister.  Par le biais de l'histoire orale, de la recherche archivistique et de la traduction de sources primaires et secondaires nouvellement accessibles, ma recherche vise à remettre en question les termes d'exclusion dans lesquels l'histoire des humanités numériques a souvent été définie. Cet exposé se penchera sur l'action d'individus moins connus dans l'émergence et le développement des humanités numériques et, plus largement, de l'informatique dans les humanités.

  •  16h30-16h45 — « Géniales » 3 (Marion Le Nevet, Compagnie Les majorettes d’Azay-Le-Rideau)

     

    16h45-17h15 Pause

 

  • 17h15-19h — Table ronde « Recherche et militantisme, quels dialogues possibles ? »

    Modératrice : Juliette Lancel (IHM-CHUV, Lausanne) 

    Participant·e·s : Catherine Bourgain (Cermes3, Villejuif-Paris), Marc Jahjah (LS2N, Nantes), Jérôme Lamy (CESSP, EHESS, Paris), Eve Meuret-Campfort (CRESPPA-CSU, Paris)


    [1] Introduction au volume des Cahiers François Viète.

     

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